"La civilisation démocratique est entièrement fondée sur l'exactitude de l'information. Si le citoyen n'est pas correctement informé, le vote ne veut rien dire." Jean-François Revel - Extrait d'un Entretien avec Pierre Assouline - Novembre 1988

samedi 6 avril 2013

L'affaire Cahuzac, une affaire d'État

1°) QUI SAVAIT QUOI ?

L'UPR RENOUVELLE SA DEMANDE DE COMMUNICATION DES INFORMATIONS TRANSMISES PAR LA SUISSE AU GOUVERNEMENT FRANÇAIS FIN JANVIER

2°) SI FRANÇOIS HOLLANDE SE LAISSE BERNER PAR CAHUZAC, QUI NOUS ASSURE QU'IL NE SE LAISSE PAS BERNER AUSSI PAR OBAMA, MERKEL, BARROSO, DRAGHI ET CONSORTS ? 

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Alors que Jérôme Cahuzac a avoué, hier 2 avril 2013, s'être en effet livré à du blanchiment de fraude fiscale et détenir de l'argent en Suisse et à Singapour, le gouvernement aux abois, et tous les apparatchiks du Parti Socialiste, essaient de faire désormais porter l'intégralité du scandale sur le seul ancien ministre du budget.

Tous ceux qui encensaient encore Jérôme Cahuzac hier pour ses prétendues qualités extraordinaires le traitent aujourd'hui comme la seule brebis galeuse. Ils viennent de l'exclure du Parti Socialiste pour tenter de circonscrire l'énormité du scandale.

Ils affirment tous avoir été trompés comme des gamins par l'ancien ministre du Budget, sans se rendre compte de l'effet dévastateur d'une telle défense sur la confiance et la crédibilité que les Français peuvent désormais leur accorder sur tout autre sujet.

Car si François Hollande et tous les ministres se laissent berner comme des bleus par Jérôme Cahuzac, qui nous assure qu'ils ne se laissent pas berner non plus par Barack Obama, Angela Merkel, José Barroso, Mario Draghi et consorts sur bien d'autres sujets ? Par exemple sur tout ce qui concerne la liberté et la sécurité de la France, ou sur les guerres illégales menées pour le compte de Washington, ou sur le niveau de vie et la protection des économies sur les comptes bancaires des Français ?

En réalité, les Français n'ont pas plus de raison de croire M. Hollande et son gouvernement aujourd'hui, qu'ils n'en avaient, voici encore une semaine, lorsque le Premier ministre et de nombreux socialistes soulignaient avec emphase la « dignité » et la « responsabilité » de Jérôme Cahuzac lors de sa démission, en laissant entendre qu’il était innocent des charges portées contre lui (cf. par exemple les déclarations du Premier ministre http://www.dailymotion.com/video/xycmw0_ayrault-salue-cahuzac-pour-sa-dignite-et-sa-responsabilite-20-03_news#.UVv4bVeJO8A ou celles du président de l'Assemblée Nationale Claude Bartolone : http://www.youtube.com/watch?v=4CpNZm_uxpk)

C'est pourquoi, avant de donner du crédit à l'affirmation d'une ignorance aussi inacceptable, les Français doivent obtenir les précisions indispensables pour savoir ce que le chef de l'État, le ministre des finances, et le gouvernement connaissaient vraiment de la situation de Jérôme Cahuzac avant ses fracassants aveux d’hier.

Nous rappelons en effet que le gouvernement a reçu - dès la fin janvier - des informations confidentielles sur la situation exacte de M. Cahuzac, qui lui ont été transmises par les autorités suisses dans le cadre de l’entraide judiciaire franco-helvétique.

Nous rappelons que M. Pierre Moscovici, ministre des finances, avait refusé à l’époque de rendre publiques ces informations.

L’affaire est beaucoup trop grave pour que l'on en reste là.

L'UPR renouvelle donc, mot pour mot, la demande expresse d’explication formulée au gouvernement et diffusé à toute la presse française par notre communiqué du 19 mars dernier, que nous republions ci-après :

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COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 19 MARS 2013

L’UPR DEMANDE AU GOUVERNEMENT DE RENDRE PUBLIQUE LA RÉPONSE DES AUTORITÉS SUISSES, REÇUE IL Y A UN MOIS ET DEMI, AU SUJET DE LA DÉTENTION OU NON PAR M. CAHUZAC DE COMPTES EN SUISSE ET A SINGAPOUR

L’Union Populaire Républicaine (UPR) se félicite que le Président de la République ait compris l’extrême gravité politique et symbolique du maintien en fonction d’un ministre censé représenter “la rigueur” et la “vérité” et dont le nom commençait à faire jaser dans toute la haute fonction publique et dans la population.

Nous estimons cependant que le gouvernement doit rendre publique la réponse des autorités helvétiques qu’il détient depuis début février. Les Français ont en effet le droit de savoir si le gouvernement savait, oui ou non, depuis un mois et demi que M. Cahuzac détenait des comptes bancaires secrets offshore en Suisse et à Singapour pour s’y livrer à du “blanchiment de fraude fiscale”.

Si le Président de la République et son gouvernement le savaient et s’il n’ont pas réclamé immédiatement la démission du ministre du Budget, c’est alors qu’ils ont voulu “couvrir” M. Cahuzac. Et ce sont les révélations du parquet de Paris d’aujourd’hui qui les auraient alors contraints à “lâcher” le ministre. Ce serait un motif de scandale dans le scandale.
Source : https://www.u-p-r.fr/actualite/france/communique-de-presse-affaire-jerome-cahuzac 

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CONCLUSION
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Cette affaire Cahuzac témoigne de la nécrose de toutes les valeurs républicaines, en particulier chez les responsables européistes de tous bords. Car l'UMP n'a rien à envier au PS sur ce genre de turpitudes.

Le chef de l'État doit prendre toute la mesure de la gravité de la situation.

Il doit désormais cesser la multiplication des mensonges, des secrets et des dérobades.

Il doit désormais révéler aux Français la teneur précise des informations transmises par la Suisse sur Jérôme Cahuzac et portées à sa connaissance il y a deux mois.

S'il s'y refusait, la France serait alors au bord de la crise de régime.
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Cf notre article sur le même sujet : http://www.u-p-r.fr/actualite/france/lupr-demande-au-ministre-des-finances-de-rendre-publique-la-reponse-des-suisses-sur-laccusation-visant-cahuzac 

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